Une enfance en plein conflit
Saïd Ben Ahmed Ben Mohamed naquit vers 1854 dans le douar de Beni Siar. Il était le fils ainé de Ahmed Ben Mohamed Abbas. sa famille, les Bendaoui, appartient à la tribu des Beni Amrane dont les terres sont situées dans la plaine de Tassoust à l’Est de la ville de Jijel.. En 1871, son douar fit cause commune avec la révolte de Mokrani. 250 tribus se soulevèrent. Malgré son âge avancé son père participa à l’insurrection. Les forces en présence furent à l’avantage des français et la répression fut terrible. Son douar fut dépouillé de ses terres et de ses forêts. Les terres arables furent données à des colons Alsaciens. Ainsi dépouillé sa famille vivat misérablement. Les autorité française leur attribua des terres sur les hauts plateaux (Ferdjioua), moins fertiles et plus difficiles à cultiver. Il revint sur ses anciennes terres et accepta des emplois sous payées (1,5 francs la journée de 15 heures de travail).

Un nouveau départ

Les années passèrent et la région se pacifia. La précarité de la vie stoppa toute velléité de résistance. Saïd était un travailleur infatigable, d’une intelligence au dessus de la moyenne. Son travail assura la subsistance de ses cinq frères et sœur.
Analphabète, il apprit à parler rapidement le français, fréquenta les Oulamas (Théologien Sunnites), discuta religion et fut un croyant exigeant.
En 1880, il fit la connaissance d’Adolphe Dasnières de Veigy, conseiller général de Djidjelli. Ce jeune notable proposa à Saïd de s’associer avec lui dans le commerce du bétail. Il réussit petit à petit à augmenter sa condition et fit l’acquisition de deux lots de terre (40 et 20 Ha). Il y plaça ses frères leur permettant ainsi de sortir de la simple condition de Journalier.
Sa volonté de collaborer de façon constructive avec les autorités françaises l’aida à devenir de 1880 à 1886 caïd de la mairie du petit village de Strasbourg (Emir Abdelkader), le 4 mars 1887 caïd au douar de Beni Siar et en 1889 le douar Chahna. En 1905, on le nomme chevalier du Nichan Iftikhar. Un titre colonial qui récompense
L’expédition à la Mecque
L’année 1916 est déterminante puisqu’elle marque le début de la révolte arabe contre la mainmise ottomane sur le Hedjaz (Villes saintes de l’Islam Médine et La Mecque), sous la conduite du chérif Hussein Ibn Ali (1856-1931) devenu chérif de La Mecque en 1908. Le 16 juin, une mission militaire française débarque au Hedjaz, afin d’assister le chérif dans son soulèvement contre les Ottomans. Saïd Abbas qui se porta volontaire pour cette mission fait parti des effectifs musulmans qui sont les seuls à pouvoir pénétrer dans le Haram, les dignitaires français non musulmans devant rester en replis sur la ville de Djedda. En contribuant sur place aux succès de sa mission. il sera récompensé en accédant aux grades de chevalier de la légion d’honneur le 6 juillet 1918.

Les Derniers faits de sa vie.
Saïd Abbas se maria avec Maza Achoura. Ils construisirent une famille composée de cinq garçons et sept filles. Il était un chaud partisan de l’instruction. Il envoya tous ses enfants, filles et garçons à l’école coranique. Les garçons continuèrent leurs études à l’école primaire de Taher, puis dans les médersas, les collèges et les facultés.
Le seul héritage valable que je veux vous laisser et que personne ne pourra vous enlever, c’est l’instruction, Le meilleur ami de l’homme est le livre ».
Saïd Abbas
De ses enfants on peut citer notamment L’Agha Amar Abbas qui lui succéda quand il prit sa retraire en 1927, Ahmed Abbas secrétaire adjoint de la commune mixte de Taher, Ferhat Abbas, étudiant en pharmacie et homme politique algérien, leader nationaliste et membre du FLN durant la guerre d’indépendance.

Il fut promu officier de la Légion d’honneur le 14 juillet 1925, chevalier du mérite Agricole en 1925 Retraité en 1927 après 46 ans de services. Saïd Abbas fut promu à la dignité d’Agha honoraire par arrêté de M. le gouverneur Général en date du 23 juillet 1929 en raison de sa longue et utile carrière. Elevé au grade de commandeur 7avril 1931 de la légion d’honneur.
À 85 ans il travaillait encore sur des terres qu’il louait depuis 1914 à un colon de Oued Seguin.
Il mourrut en novembre 1945 entouré de ses enfants.




